Nathalie, Parcours PMA (Procréation médicalement assistée)

♀️2015 : Introduction♂️

Après de nombreuses années de vies commune avec mon compagnon, à 29 ans, nous décidons de faire un enfant. J’avais choisi de porter un stérilet auparavant pour éviter les hormones dues aux pilules contraceptives et retrouver mon cycle « naturel » je pensais que cela allait aider. Quand la gynécologue me le retire, elle me dit fièrement, « Vous êtes une femme libre ! » Une femme libre, oui, mais qui attend… les mois passent et l’attente se transforme en doute. Quelque chose ne va pas.

🏥2016 : Le début du parcours en PMA👨‍⚕️

Premier examen dans le centre spécialisé dans l’infertilité, le gynécologue nous prescrit des prises de sang et un spermogramme. Je savais que j’avais des ovaires polykystiques depuis mes 25 ans, ma gynécologue de l’époque m’avait dit que cela se corrigeait très facilement, qu’il faudrait passer par une stimulation lègère, « au pire, vous aurez des jumeaux ». les analyses sanguines confirment les ovaires micropolykystiques et le spermogramme est parfait. On me prescrit du clomid, pour stimuler les ovulations.

6 mois plus tard, je passe un test de Huhner et une hystérosalpingographie qui montre des trompes fines mais perméables. Il nous est proposé de passer aux inséminations artificielles pour améliorer nos chances, les stimulations ovariennes se font par injections, mon quotidien se rempli de piqûres à heures fixes, de prises de sang, d’échographies, heureusement que je travaille à mi temps. Nous en faisons 5, sans succès. Les montagnes russes d’espoir et déception sont là, mais on veut avancer, trouver une solution, quand on nous propose de passer en FIV, on accepte.

💉2018 : Le début des FIV💊

De nouvelles séries de piqûres, prises de sang et écho m’attendent. Puis la ponction des ovocytes. Finalement tout se déroule comme prévu et 4 embryons J3 sont formés grâce à cette technique. Le premier ne s’accroche pas, les suivants feront des œufs clairs (poche de grossesse sans embryon dedans). Deux s’évacueront naturellement, et le dernier nécessitera un curetage. C’est la douche froide. Nous ne comprenons pas ces échecs et les médecins nous disent de retenter, malgré le risque d’avoir des résultats similaires. Nous avons le sentiment que tous les moyens ne sont pas mis en œuvre.

👩‍⚕️2019 :Un deuxième avis… en Espagne 🇪🇸

Mon compagnon décide de prendre les devants et de s’adresser aux spécialistes réputés de la fertilité : le plus grand groupe mondial, IVI. Ils ont les dernière innovations et les meilleurs médecins. Ils reprennent notre dossier et de nouveaux examens sont menés. Parmi eux, un test génétique. Nous découvrons que mon compagnon est porteur sain d’une translocation 1/16, anomalie génétique présente dans une grande partie des spermatozoïdes. Cela créée des fausses couches à des stades précoces. Nous avons enfin une raison à nos échecs… mais aussi un sérieux soucis de plus. Il va falloir un diagnostique pré préimplantatoire (PGT-sr), cela consiste en une biopsie pratiquée sur des embryons J5 puis une analyse de leur ADN. Ceux qui sont porteurs de l’anomalie sont écartés.

Nous partons pour cette nouvelle technique. Il y a plusieurs mois d’attente en France, on le fera donc en Espagne, chez IVI.

La stimulation se passe bien et la ponction nous apporte 20 ovocytes matures, ils sont mits en culture, mais aucun n’arrivera à J5, stade du PGT-sr. À nouveau incompréhension et déception. Ils ne savent pas avec certitude si le problème vient des ovocytes ou des spermatozoïde. Nous avons beau faire de notre mieux, la chance ne nous sourit pas. Il va falloir repenser notre vision de la parentalité. À nous deux, même avec les meilleurs médecins, on y arrivera pas. Il va falloir envisager le don d’ovocytes ou de spermatozoïdes.

📝De nouvelles recherches :📋

Nous prenons rdv avec le Professeur Grynberg par l’intermédiaire du site www.deuxiemeavis.fr . Nous nous inscrivons sur le site de l’association « les cigognes de l’espoir », qui apporte aide et conseils en matière d’infertilité, PMA et dons d’ovocytes. Nous suivons la présentation du Docteur Silva, de la clinique Ferticentro, au Portugal, qui vient d’ouvrir ses portes aux patients non Portugais. Nous avons un bon ressenti. Les soins sont de qualité et moins chers qu’en Espagne. Nous les trouvons aussi plus disponibles pour répondre à nos questions, plus humains. De plus, il est possible de faire 2 techniques en même temps si on le souhaite, donneur de sperme avec mes gamètes et donneuse d’ovocytes avec celles de Victor. Cela maximise nos chances d’avoir un embryon viable à implanter.

🌻2020 : L’étape des dons au Portugal🦋

La clinique nous propose une donneuse d’ovocytes pour les spermatozoïdes, ainsi qu’un donneur pour mes ovocytes. Mais lors d’une écho, on découvre chez moi un kyste utérin. Il nécessite complète résorption avant tout traitement de stimulation. Le protocole avec la donneuse est tout de même lancé et le PGT-sr réalisé : il nous apporte 2 embryons sains. Le premier sera implanté dans la clinique, mais donnera une fausse couche précoce. Le suivant sera acheminé par transporteur jusqu’à Nice pour nous éviter le trajet France-Portugal. Une nouvelle fois, cela donnera un œuf clair.

Les chances de réussite avec deux embryons testés génétiquement sont très élevés (on nous parlait de 80% de réussite). Les médecins ne peuvent pas dire si ces derniers échecs sont dû aux embryons qui ont mal évolués ou si c’est l’utérus qui les rejette.

🕑On continue de creuser :🕦

Nous découvrons des tests supplémentaires qui pourraient nous aider : le test du laboratoire IGENOMIX (test ERA, EMMA, ALICE), celui d’IGLS (HLA-C, KIR et Imm map). Ces tests sont récents et sujet à controverse. N’ayant pas d’autres options, il nous semble tout de même judicieux de les réaliser. Ils nécessitent un prélèvement de tissus utérin et une prise de sang. Les résultats sont les suivants :

ERA : Pré receptive, il faut implanter les embryons 24h plus tôt

EMMA : Légère dysbiose, des ovules pour la flore vaginale sont recommandés

Alice : Pas d’anomalie

HLA-C :C1/C2 (profil adapté aux dons d’ovocytes)

Kir : Genotype BX (profil adapté aux dons d’ovocytes)

Immap : surpopulation de TH17 dans les tissus utérins. Les TH17 sont des lymphocytes impliqués dans les réponses immunitaires et attaqueraient les embryons, les prenant pour des corps étrangers. La solution serait donc de rajouter de l’hydroxychloroquine à mon traitement post implantation pour minimiser les risques de « rejet ».

Nous apprenons aussi l’existence d’un test en faveur des patient porteurs de translocations, mit au point par un chercheur français Il utilise la technique HOST pour trier les spermatozoïdes porteurs de l’anomalie. Cela permet de diminuer fortement le risques de féconder des ovocytes avec des gamète porteuse de la translocation. Le but étant d’obtenir plus d’embryons sains sur une culture. La clinique portugaise ne connaissait pas cette technique, car peu de communication avait été faite sur cette découverte. (Source 1, Source 2)

🤚Une pause🤚

À ce stade du parcours, je sature. Tout me paraît trop compliqué, plus nous avançons dans nos explorations, plus nous trouvons des problèmes, les médecins nous conseillent de passer au double don, idée qui me freine beaucoup et côté professionnel, je n’arrive plus à gérer. Je fais une pause d’un an, je demande un congés sabbatique, nous partons en vacances, je fais le point avec une psychologue qui me conseille de rejoindre un groupe de pleine présence bref, je vis à mon rythme et plus au rythme des soins de PMA et du boulot.

🤔L’idée d’une thérapie alternative👍

En parallèle, mon compagnon découvre la thérapie par les helminthes. Grâce à la mini série « comment j’ai hacké mes intestins » diffusée sur Arte, il apprend que ces petites bêtes peuvent moduler le système immunitaire pour le rendre plus intelligent. Après 6 mois d’exposition, il voit ses allergies diminuer, son énergie revenir à la normale et ses problèmes digestifs s’améliorer. Il est convaincu des bénéfices de cette thérapie. Il créé le site www.macolonie.fr et une page d’entraide pour utilisateurs francophone sur facebook.

Je commence à voir cette thérapie comme une opportunité pour mes propres problèmes immunitaires. Qui sait ? Je prend peu de risques à les introduire. Les bénéfices potentiels semblent intéressants  :

-Modulation de la réponse TH17

-Des témoignages de femmes avec historique de fausses couches, qui ont réussie leur grossesse avec des helminthes.

-Améliore le système immunitaire de l’enfant, diminue le risque d’allergies, eczema

🪱Mai 2021 : Premier patch d’helminthes, 5 Necator Americanus🐛

2 mois après la prise, j’ai eu une période de grosse fatigue et des crampes d’estomac. C’est déroutant, car je ne suis pas fragile de l’estomac habituellement. Ces crampes durent 1h puis disparaissent. Lors de la seconde, en août, j’ai eu les mêmes effets mais atténués. Lors de la troisième, en novembre, je n’ai rien ressenti.

✈️Décembre 2021 : Reprise de la PMA🔬

Après un an de pause, je suis prête à repartir du bon pied. Cette fois ci, j’ai envie qu’on me donne ma chance. Je veux essayer une insémination avec donneur. Pas de gros traitement lourd, pas d’opération. Mais les stimulations ne se passent pas comme prévu, je ne réagis pas aux médicaments. On augmente les doses et je réagis trop. On doit tout stopper. Je comprend que cette reprise qui devait de faire en douceur va être de nouveau les montagnes russes et je refuse de revivre ça.

Nous allons finalement opter pour le double don. Ce sont des donneurs non anonyme. Notre enfant pourra avoir leur contact à ses 18 ans. La culture donnera 5 embryons à J5. En décembre 2021, le premier est implanté, avec le traitement hydroxychloroquine en plus du traitement habituel (anticoagulant, hormones, anti inflammatoires). Une fois de plus, les beta Hcg sont positives, mais c’est lors de la première échographie que sera la véritable surprise, un cœur qui bat !🏆🏆🏆

Je suis aujourd’hui à un peu plus de 6 mois de grossesse. Toutes les échographie se sont bien déroulés. Le premier trimestre n’a pas été facile pour moi, beaucoup de nausées, fatigue, maux de tête (à l’arrêt des traitements), mais au deuxième trimestre, tout rentre dans l’ordre. Il n’y a pas de mots pour décrire notre joie.😊

Le mois derniers la question c’est posé, est ce que je dois reprendre des Helminthes ? Le rapport bénéfice/risque a été mesuré. Plusieurs femmes ont témoignés de prises d’helminthes pendant leur grossesse avec succès. Si cela peut en plus rendre le système immunitaire de notre enfant plus résilient, pourquoi s’en priver ? Ainsi toute la famille aura profité des Necator Americanus 🥰

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